L’Arabie saoudite monte au filet : info ou intox ?
L’autre regard de Miguel Tasso.
- Publié le 18-04-2024 à 09h29
Ainsi donc, Ryad accueillera les trois prochaines éditions du Masters féminin de tennis. Déjà très présente dans l’organisation d’événements en football, en golf, en boxe et en sports moteurs, l‘Arabie saoudite poursuit donc tranquillement son marché en alignant les Cheikhs et les chèques. Voici quelques années à peine, le Royaume saoudien interdisait catégoriquement la présence de femmes dans les stades. C’est dire si ce soudain intérêt pour le sport des ladies alimente bien des débats. “Il est clair que si je jouais encore, je n’irais pas là-bas”, a déclaré Martina Navratilova. Un avis que l’ancienne championne américaine partage avec son éternelle rivale Chris Evert qui estime que les droits des femmes ne sont toujours pas respectés au pays de l’or noir.
De fait, en coulisses, de nombreuses voix s’élèvent pour stigmatiser cette utilisation de ce mécénat pour redorer artificiellement une image. En même temps, d’autres athlètes sont moins critiques et pensent que l’organisation de ces compétitions internationales permet précisément aux jeunes femmes saoudiennes de sortir de l’ombre, au pays d’acquérir une nouvelle indépendance et de forcer les portes du changement. Éternel débat sur le vrai rôle du sport. On espère juste que, dans leurs choix, les instances sportives ne se laissent pas uniquement guider et aveugler par les pétrodollars allongés sur les tables de négociation. Ce n’est pas sûr.